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Je vous salue ma France arrachée aux fantômes O rendue à la Paix, Vaisseau sauvé des eaux Pays qui chanteOrléans, Beaugency, Vendôme Cloches, clochers sonnez l' angélus des oiseaux. Je vous salue ma France aux yeux de tourterelle Jamais trop mon tourment mon amour jamais trop Ma France mon ancienne et nouvelle querelle Sol semé de héros, ciel plein de passereaux.
Je vous salue ma France où les vents se calmèrent Ma France de toujours que la Géographie Ouvre comme une paume aux souffles de la mer Pour que l'oiseau du large y vienne et se confie. Je vous salue ma France où l'oiseau de passage De Lille à Roncevaux, de Brest au Mont Cenis Pour la première fois a fait l' apprentissage De ce qu'il peut coûter d'abandonner un nid. Patrie également à la colombe ou l' aigle De l' audace et du chant doublement habitée
Je vous salue ma France où les blés et les seigles Mûrissent au soleil de la diversité.
Je vous salue ma France où le peuple est habile A ces travaux qui font les jours émerveillés Et que l'on vient de loin saluer dans sa villle Paris mon coeur trois ans vainement fusillé.
Heureuse et forte en fin qui portez pour écharpe Cet arc en ciel témoin qu'il ne tonnera plus Liberté dont frémit le silence des harpes Ma France d'au delà le déluge Salut Le musée GREVIN ( 1943) ce poème fut écrit en 1943.Trois ans que Paris vivait sous l' occupant. |